27 février 2015

[Abbé Alain Lorans, fsspx - DICI] Une Eglise ouverte, des églises fermées

SOURCE - Abbé Alain Lorans, fsspx - DICI - 27 février 2015

L’église Saint-Jean-Baptiste de Québec doit fermer. Edifiée à la fin du XIXe siècle, c’est une des plus belles églises de la ville, mais le diocèse n’a plus les moyens de la restaurer. Faute de fidèles – car la pratique religieuse s’est effondrée au Canada, comme dans tous les pays de vieille chrétienté –, ces églises sont transformées, les unes après les autres, en appartements, en salles d’exposition ou en hôtels. Quand elles ne sont pas purement et simplement détruites… Tout le patrimoine catholique est démantelé pierre par pierre.

Le concile Vatican II voulait ouvrir l’Eglise au monde et aux idées modernes, il réussit à fermer les églises. Cette ouverture s’est manifestée par le rejet du dogme au profit de la pastorale : depuis 50 ans, l’Eglise ne dogmatise plus, elle « pastoralise » et elle dialogue œcuméniquement… A ce sujet, il est utile d’étudier la posture intellectuelle de certains hommes d’Eglise à la lumière de ces lignes de Chesterton : « On pourrait définir l’homme : un animal qui fait des dogmes. Alors qu’il empile doctrine sur doctrine et conclusion sur conclusion pour édifier un formidable système de philosophie et de religion, il devient vraiment, dans le seul sens légitime du terme, de plus en plus humain. Quand, au contraire, il rejette une à une ses doctrines avec un scepticisme raffiné, quand il refuse d’être lié par aucun système, quand il dit qu’il ne croit plus à la finalité, quand, dans sa propre imagination, il s’installe comme Dieu, observant toutes les formes de croyances sans en partager aucune, alors par ce procédé même il retourne lentement à l’état vague des animaux errants, à l’inconscience de l’herbe. Les arbres n’ont pas de dogmes. Les navets sont singulièrement larges d’esprit. » (Hérétiques, chap. 20)

Abbé Alain Lorans